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J'étais né à Kananga en 1932 et suis un homme politique de la République démocratique du Congo (RDC), ancien premier ministre du Zaïre (ancien nom de la RDC) et président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). J'avais obtenu mon diplôme de docteur en droit à l'université Lovanium de Kinshasa en 1961, devenant ainsi le premier diplômé en Droit du Congo. Entre 1961 et 1965, j'étais le recteur de l'École nationale de droit et d'administration (ENDA). En 1965, j'étais devenu ministre de l'intérieur et des affaires coutumières. En 1982, je participais à la fondation de l'UDPS. J'accèderai une première fois au poste de premier ministre entre le 29 septembre et le 1er novembre 1991. Lors du forum national, j'étais élu premier ministre le 15 août 1992. ENGLISH VERSION: I was born on 14 December 1932 and I am a Congolese politician and the National President of the Union for Democracy and Social Progress (UDPS), a political party in the Democratic Republic of the Congo. I was Prime Minister of the country (then Zaire) on three occasions during the 1990s: in 1991, 1992–1993, and 1997.

Monday 13 September 2010

TSHISEKEDI ANNONCE SA CANDIDATURE A LA PRESIDENCE



Conférence de presse, rencontres publiques, interviews. Le célèbre opposant congolais Etienne Tshisekedi, 77 ans, a choisi cette fin d’été 2010 pour sortir de son silence et effectuer son grand come-back sur la scène politique.
Affaibli par un mal qui ronge depuis deux ans (« J’ai frôlé la mort », reconnaît-il), le président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) n’a cependant rien perdu de sa verve et de sa vivacité d’esprit.
Candidat à la présidentielle de 2011, après avoir boycotté celle de 2006, celui que ses détracteurs qualifient « d’éternel perdant » fustige la gestion du président congolais, Joseph Kabila : « Il n’y a pas d’Etat au Congo, il y a tout simplement un groupe d’individus qui s’agitent autour des finances publiques et s’enrichissent illicitement ».
Il règle aussi  ses comptes avec la Belgique : « Nous attendons du gouvernement belge qu’il restitue au Congo tous ses biens et nous dédommage pour le tort causé à notre pays ».
C’est dans son modeste appartement du quartier résidentiel et verdoyant du Chant d’oiseau, à Bruxelles, où il achève sa très longue convalescence, que le Sphinx de Limeté a reçu notre reporter pour évoqué son dernier combat.
Notre Afrik : En mars dernier, vous aviez déclaré : « Je me sens assez fort pour rentrer ». Nous sommes en septembre, et vous n’êtes toujours pas rentré à Kinshasa. Que se passe-t-il ?
Etienne Tshisekedi : Quand j’en parlais en mars, il n’était pas question de rentrer dans l’immédiat. A l’époque, je devais revoir mes médecins pour faire le point. Aujourd’hui, je dois encore suivre quelques petits soins. On en est presque à la fin.
De quoi souffrez-vous ?
Je peux simplement vous dire que c’était très grave, j’ai même frôlé la mort. Grâce à Dieu, mon état de santé s’est amélioré et je peux donc reprendre le combat politique.
Au plus fort de votre maladie, avez-vous eu peur de mourir ?Non, pas du tout ! Je n’ai jamais eu peur de mourir, même si j’ai frôlé la mort. Je n’avais aucune raison d’avoir peur de la mort, puisque c’est une fatalité qui se produira un jour ou l’autre.
La rumeur vous a donné pour mort à plusieurs reprises au cours de l’année. Comment avez-vous vécu cela ?Pour un homme qui a marqué la vie politique de son pays, ce type de rumeurs n’est guère surprenant. Il est normal que les gens spéculent sur le destin des hommes d’état. Cela dit, je n’ai pas accordé une grande importance à ces rumeurs.
Comment occupez-vous votre temps durant votre convalescence ici, en Belgique ?
Malheureusement, je meuble très peu mon temps. Je regarde la télévision, rends visite à des amis et me promène dans les parcs.
Quand rentrerez-vous finalement au Congo ?
Le congrès de mon parti, l’UDPS, se tiendra du 10 au 14 décembre prochain. J’envisage donc de rentrer à Kinshasa quelques jours avant.
Comment se porte l’UDPS en l’absence de son chef ?L’UDPS se portait assez mal. En mon absence, il y a eu beaucoup de divisions liées à des querelles de personnes. Cependant, depuis que j’ai annoncé mon retour, à Kinshasa, j’ai pu constater avec bonheur que les militants sont unis et en ordre de bataille pour l’organisation du congrès et les échéances électorales futures.
Votre parti compte-t-il encore vraiment sur l’échiquier politique congolais ?Ah oui, évidemment ! L’UDPS compte énormément en RDC. C’est la seule force politique qui représente l’espoir et l’avenir. C’est un parti de masse, fortement enraciné dans l’histoire de notre pays. Tous les autres partis sont des formations politiques artificielles, sans vision, et qui vont disparaitre un jour ou l’autre.
Vos détracteurs vous accusent d’avoir caporalisé et confisqué le parti…Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, mais qu’est-ce que cela veut dire, confisquer le part ? Pendant ma maladie, le parti était divisé, comment aurais-je donc pu le confisquer ? Aujourd’hui, si je reprends le combat politique, c’est à la demande pressante de la majorité des militants de mon parti.
L’UDPS ira-t-elle aux prochaines élections de 2011 ?Oui
Serez-vous candidat à l’élection présidentielle de 2011 ?Oui, je vous le confirme, je serai candidat.
A votre âge, vous sentez-vous encore capable de vous battre ?Bien sûr, sinon je ne me présenterais pas. Je veux justement être candidat pour continuer l’idéal pour lequel je me suis toujours battu, faire du Congo un Etat de droit. Ma candidature vise aussi à montrer que je ne me battais pas pour un profit personnel. Je voudrais laisser à la postérité, un pays solide et digne de son rang.
Toutes les conditions sont-elles réunies pour l’organisation d’élections libres et transparentes ?Pas du tout.
Et pourquoi allez-vous donc à l’élection après avoir boycotté celle de 2006 ?Pour changer l’ordre des choses. Nous appelons justement la communauté internationale – celle-là même qui a fabriqué ce qui se passe à Kinshasa en favorisant toutes les entorses à la Constitution – à faire pression sur le régime Kabila, pour l’organisation d’un recensement de la population scientifiquement crédible. Aujourd’hui, par exemple, on ne sait pas qui est Congolais ou qui ne l’est pas. Et la guerre n’a pas arrangé les choses avec l’intrusion de nombreuses forces étrangères. Donc, de mon point de vue, la question du corps électoral est centrale. C’est un préalable.
Le débat sur la composition de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), agite la classe politique. Quelle est votre position sur cette question ?Nous réaffirmons que des délégués de l’opposition  doivent pouvoir délibérer au sein de la Commission électorale nationale, en espérant que  tout le monde reconnaitra que la seule vraie opposition est incarnée par mon parti, l’UDPS.
Que pensez-vous de l’absence de la société civile au sein de la nouvelle Ceni ?
C’est une anomalie. Nous pensons que la société civile a toute sa place au sein de la Ceni.
Comment se porte la République Démocratique du Congo aujourd’hui ?
C’est une catastrophe. Il n’y a pas d’état au Congo. Il y a tout simplement un groupe d’individus qui s’agitent beaucoup autour des finances publiques, s’enrichissent illicitement, transfèrent l’argent dans leurs comptes à l’étranger en toute impunité. Ils sont incapables de résoudre les problèmes sociaux et vitaux qui se posent aux Congolais.
Comment pouvez-vous dire qu’il n’y a pas d’état, alors qu’il y a bien un chef de l’état, qui est Joseph Kabila ?C’est un phénomène typiquement congolais. Nos avons chez nous un chef de l’état sans Etat. Joseph Kabila a été monté de toutes pièces par des activistes occidentaux qui voulaient garder la main sur les énormes richesses de notre pays. Pour ces occidentaux, avoir ce jeune homme au pouvoir était l’assurance d’avoir un non Etat, pour l’exploiter à leur profit personnel.
Joseph Kabila a quand même été élu par des Congolais…C’est une mascarade. Nous connaissons ces activistes occidentaux - même si nous refusons de les citer – qui l’ont placé à la tête du pays. Ces mêmes individus s’activent pour le maintenir au pouvoir pour brader nos richesses.
Avez-vous le sentiment que la République Démocratique du Congo est beaucoup plus apaisée aujourd’hui qu’hier ?Ah non, pas du tout ! C’est comme une dictature militaire. Il y a un énorme sentiment de peur avec des violations flagrantes et constantes des droits de l’homme. Nous avons combattu cela durant le règne de Mobutu, et aujourd’hui ce climat de terreur est entretenu par ceux qui sont aux commandes, parce qu’ils savent que c’est le seul moyen de s’accrocher au pouvoir quand on est imposé sans la volonté du peuple. Sans exagérer, c’est la terreur qui règne au Congo et qui donne cette impression qu’il y a un Etat.
Les assassins de Floribert Chebeya, président de l’ONG des droits de l’homme «  la voix des sans voix », n’ont toujours pas été retrouvés…C’est la raison pour laquelle nous continuons d’exiger la mise en place d’une commission d’enquête internationale pour traduire les commanditaires et les exécutants devant la Justice.
Le gouvernement privilégie plutôt une commission nationale d’enquête…Comment peut-il demander cela, alors que les autorités pourraient être impliquées dans cette affaire ? Comment voulez-vous qu’il fasse une enquête objective ?
La Mission des Nations Unies a-t-elle encore sa place en RDC ?Oui, évidemment, pour toutes les raisons que je viens de vous citer. Nous avions cependant espéré que l’ONU aide les Congolais à mettre sur pied un véritable Etat de droit au sortir des accords de Sun city, ce qu’elle n’a pas fait. Aujourd’hui, nous sommes presque contraints d’accepter sa présence, ne serait-ce que pour assurer la sécurité des Congolais.
Comment peut-on pacifier définitivement l’Est de la RDC ?On ne peut pas pacifier l’Est du pays sans pacifier le Congo lui-même. Il faut un véritable Etat de droit, qui respecte les accords de Sun city. Nous devons bâtir une véritable armée nationale, faire un recensement et de bonnes élections. Si on avait respecté ce nous avons tous signé à Sun City, le Congo n’en serait pas là aujourd’hui.
Que pensez-vous de l’idée évoquée par le président français, Nicolas Sarkozy, d’un partage des richesses de la RDC avec ses voisins ?Je dis à M. Sarkozy que dans ce monde globalisé, c’est une idée généreuse de partager, mais avant de partager, il faudrait que ces richesses profitent d’abord aux Congolais. Le président français ne doit pas oublier que tous les pays africains ne sont pas sur le même pied d’égalité au plan de la gestion de la chose publique et de la bonne gouvernance. Nous ne pouvons pas commencer à partager sans avoir nous-mêmes  fait l’inventaire objectif de nos richesses.
Quel regard portez-vous sur le cinquantenaire de l’indépendance de votre pays ?Un regard très négatif. Quand l’indépendance a été proclamée, nous aspirions à vivre dans un Etat de droit. Nous rêvions d’un Congo où la démocratie s’enracinerait. Or, aujourd’hui, 50 ans après, nous vivons dans un non Etat. Un vrai constat d’échec. Je suis très amer.
Quels sont, selon vous, les hommes politiques qui ont marqué positivement l’histoire du Congo depuis les indépendances ?Joseph Kasa Vubu, Patrice Lumumba, Joseph Ileo, Justin Marie Bomboko… Chacun d’eux, à sa manière, a marqué l’histoire du pays.
Vous ne citez ni Mobutu, ni Laurent Désiré KabilaPourquoi devrais-je les citer ? Ce sont des malfaiteurs. On a vu comment ils étaient décidés à détruire le pays et laisser le Congo en cendres.

Mobutu et Kabila ont-ils le même degré de responsabilité dans l’état chaotique du Congo que vous décrivez ?Oui, je ne peux malheureusement pas dissocier l’un de l’autre, en dehors du fait que Mobutu a commencé l’œuvre de destruction avant Kabila. Et si Kabila avait régné avant Mobutu, il n’aurait pas fait mieux.
Joseph Kabila, l’actuel président, se démarque-t-il de son père ?Celui-là ne laissera aucune trace, puisqu’il est en apesanteur, transporté par des activistes occidentaux, qui dirigent le pays par procuration et pillent nos richesses minières.
Vous exagérez un peu. Le président Kabila prend quand même des décisions qui engagent son pays.Comment peut-il décider ? On décide de quelque chose quand on y croit. Il n’a aucun pouvoir. C’est un peu comme un enfant, pour qui on décide de tout.
Les enfants de Patrice Lumumba on décidé de porter plainte, en Belgique, contre des Belges qu’ils soupçonnent d’avoir participé à l’assassinat de leur père. Partagez-vous ce combat ?Je cois qu’ils ont subi un dommage ineffaçable devant l’histoire, mais pourvu que ce soit un véritable procès. J’espère qu’ils résisteront devant les forces de l’argent, pour qu’un procès équitable puisse se tenir.
Les comptes ont-ils été totalement soldés entre le Congo et l’ancienne puissance coloniale, la Belgique ?Ah non, pas du tout ! Le contentieux belgo-congolais n’a toujours pas été solde. Nous attendons de la Belgique, qu’elle nous restitue tous nos biens et nous dédommage.
Comment expliquez-vous l’histoire assez trouble du Congo ?Je suis de ceux qui pensent que le manque de maturité politique de nos premiers dirigeants n’a pas beaucoup aidé. Quand nous avions appris que nos leaders qui se trouvaient en Belgique allaient demander l’indépendance immédiate, nous leur avions écrit, pour leur dire qu’il fallait prendre en compte le temps de l’apprentissage. Nous estimions qu’il ne fallait pas aller très vite en besogne, au regard de la situation des années 1950-1960. Nous devons nécessairement passer par une période de stage avant de prendre directement en mains la gestion de la chose publique. Mais ils ne nous ont pas écoutés. Ma conviction est que ce manque de maturité politique nous a beaucoup desservi et est à la base d’énormément de fautes et de mauvais choix.
Patrice Lumumba serait-il donc allé trop vite en besogne ?Absolument ! Lumumba fait partie de ces dirigeants qui ont manqué de maturité politique.
Le considérez-vous cependant comme un nationaliste ?Oui, évidemment. Dans ce qu’il a accompli, on ne peut nier qu’il était un nationaliste. Mais comme il n’avait pas de maturité, je ne sais pas s’il allait pouvoir réellement assumer la gestion de l’état et jusqu’où il allait nous mener.


Dans l’intimité de Etienne Tshisekedi
Quel est le principal trait de votre caractère ?Je suis très entête.
Votre passe-temps préféré ?La lecture .
Qu’avez-vous réussi le mieux dans votre vie ?Mon combat politique pour la démocratie du Congo .
Votre plat préféré ?Le foufou.
Votre animal préféré ?Le chien.
Votre dernier fou rire ?Je m’en souviens plus.
Et la dernière fois que vous avez pleuré ?C’est quand j’ai appris que Joseph Kabila a été mis au pouvoir.
Croyez-vous en Dieu ?Oui.
Quel est votre plus grande peur ?Que le Congo reste longtemps encore dans l’état actuel.
Ce que vous détester par-dessus tout ?Le mensonge.
Ce que vous appréciez par-dessus tout ?La sincérité.
Votre livre de chevet, si vous en avez un ?La Bible.
Votre plus grand défaut ?L’obstination.
Votre plus grand regret ?Que le Congo n’ait jamais pu décoller.
Votre idée du bonheur ?C’est de réaliser tout ce qu’on désire.
Si vous en aviez le pouvoir, que changeriez-vous dans le monde ?Que les hommes apprennent à s’aimer les uns les autres.
Comment aimeriez-vous mourir ?D’une mort subite.

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