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J'étais né à Kananga en 1932 et suis un homme politique de la République démocratique du Congo (RDC), ancien premier ministre du Zaïre (ancien nom de la RDC) et président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). J'avais obtenu mon diplôme de docteur en droit à l'université Lovanium de Kinshasa en 1961, devenant ainsi le premier diplômé en Droit du Congo. Entre 1961 et 1965, j'étais le recteur de l'École nationale de droit et d'administration (ENDA). En 1965, j'étais devenu ministre de l'intérieur et des affaires coutumières. En 1982, je participais à la fondation de l'UDPS. J'accèderai une première fois au poste de premier ministre entre le 29 septembre et le 1er novembre 1991. Lors du forum national, j'étais élu premier ministre le 15 août 1992. ENGLISH VERSION: I was born on 14 December 1932 and I am a Congolese politician and the National President of the Union for Democracy and Social Progress (UDPS), a political party in the Democratic Republic of the Congo. I was Prime Minister of the country (then Zaire) on three occasions during the 1990s: in 1991, 1992–1993, and 1997.

Thursday 21 October 2010

LES PRESIDENTIELLES CONGOLOAISES DE 2011: UNE CANDIDATURE QUI FAIT DEBAT



Les Présidentielles congolaises de 2011: une candidature qui fait débat 

Par congotribune.com, le 20/10/2010 à 02:54
L’intervention d’EtienneThisekedi wa Mulumba le 18 août dernier pour annoncer devant la presse, à partir de Bruxelles, sa candididature aux prochaines élections présidentielles n’a pas manqué de susciter des réactions en sens divers. Assurément l’homme suscite des sentiments forts. Beaucoup l’admirent et louent sa constante lutte, d’autres tout aussi nombreux détestent l’homme dont ils mettent en évidence l’intransigeance et rappelent les ratés qui jalonnent son itinéraire politique. Mais les uns et les autres s’accordent sur une chose: son rôle pour l’avènement de la démocratie au Congo aura été incontestable. La solennité de cet évènement a même décontenancé ceux qui se considèrent comme maîtres incontestés du jeu politique congolais aujourd’hui. 

Pas étonnant, qu’avec toutes ses situations d’influence et tous les leviers de commande, aux yeux de la majorité au pouvoir, ce nouveau venu qu’elle a essayé, par action ou par omission, d’écarter du processus en cours, soit, sans doute considéré  comme un trouble-fête. Avec les partis qui la composent,l’AMP essaie de le diaboliser en s’efforçant de montrer que ses idées et méthodes ont pris des rides, afin de ramener dans son giron certains partis alimentaires pour les ajouter à la liste de ses alliés satellites. Affaibli à l’intérieur par un mouvement contestataire, miné par ses divisions internes, le parti de l’intéressé, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) semble avoir consenti à faire confiance au pouvoir qu’il a jadis contesté espérant que, par ce geste, il le sortira de l’isolement! Est-ce, comme le soutiennent ses détracteurs, la candidature d’Etienne Tshisekedi aux élections présidentielles de 2011 est un soutien cynique qui ne dit pas son nom au schéma de 2006 pour la balkanisation du Congo et une exploitation éhontée de ses richesses, ou est-ce que, comme le disent ses sympathisants, cette annonce n’est que la première initiative de ce nouvel acteur, et il faut s’attendre à le voir, dans les jours à venir, occuper, en permanence l’espace politique congolais? Pourquoi cet homme s’est-il résigné à faire ce qu’il avait juré d’éviter en essayant de justifier, sans convaincre bon nombre encore, ce revirement à 180 degrés? 

Sans adhérer à la phalange des idolâtres ni rejoindre la légion de ses détracteurs, je m’efforce de répondre à ces questions sans céder à un optimisme inconsidéré ni à un pessimisme installé dont font état certains médias. N’en déplaise à certains partis ou certaines personnalités qui voudraient s’en servir pour régler des comptes entre eux. Je suis heureux que mon sentiment est conforté par des personnalités qualifiées. Leur témoignage a du poids parce qu’ils savent de quoi ils parlent. Ce n’est pas un débat sur le bien et le mal, mais il s’agit de savoir qui des candidats déclarés ou en gestation a le profil d’un « de Gaulle » congolais. Tout le monde veut diriger le Congo, tout le monde veut améliorer la situation des congolais. Et tout le monde en a son idée. Certains le demandent, d’autres l’espèrent, d’autres encore travaillent pour ce changement. Il y en a qui se battent pour l’avènement d’une société démocratique, mais il n’est un secret pour personne qu’il y en a aussi qui se battent pour les postes! Le Congo d’aujourd’hui est un Etat en décomposition, qui vit des moments incomparables, où règnent partout une paix incertaine et un repos perturbé. Les gens courent ici et là, à la recherche de quelque chose à trouver quel qu’il soit. N’importe qui au Congo pourrait avoir des adeptes, quelqu’un le suivra, quelque soit ce qu’il enseigne, planifie ou fait! 

Par ailleurs, je ressens aujourd'hui dans le peuple congolais une profonde colère, une attente désespérée de quelque chose qui ne vient pas. Le congolais a marre de voir à chaque fois l’histoire se répéter, sauf l’avènement d’un miracle congolais. Le changement dont nos pères ont revé depuis l’aube de l’indépendance pour le Congo ce n’est pas « une république des connivences », mais la mise en place des institutions qui assurent aux congolais ces biens précieux que sont la paix , la liberté, la sécurité et le développement. Le nouveau Congo pour lequel Lumumba est mort c’est celui où les droits ne sont pas uniquement alignés dans la constitution, mais celui où chaque citoyen devrait les ressentir dans sa vie quotidienne, délivré des peurs, de discrimination, de tracasseries, des exactions, des menaces, des entraves à la liberté de circulation, à la libre expression, à la libre entreprise, au libre établissement…où toutes ces valeurs ne sont pas des slogans, mais d’authentiques réalités. Le Congo d’aujourd’hui est une nation humiliée: empiètements sur ses droits, atteintes à sa dignité, exploitation éhontée de ses ressources naturelles…

Comme on peut l’imaginer, ce sont les heures de grandes douleurs que les congolais vivent aujourd’hui! Des sociologues, des politicologues, des économistes et autres experts se sont penchés sur le mal congolais. Ils se sont demandés pourquoi, de tous les pays africains, le Congo est-il, hélas, sans conteste l’un de ceux dont les progrès sont les plus lents en matière économique et politique. Ils se sont, en outre, demandé quelle est la part de la responsabilité des congolais et celle de ce qui leur est ou a été imposé de l’extérieurIl est apparu clairement que, si souvent, les congolais se sont trompés et n’ont rien appris…! 

Mais on ne peut pas se tromper si nombreux et si longtemps! Le Congo a besoin d’un gouvernement qui lui apporte la paix, la sécurité et la prospérité, qui crée chez les congolais un sentiment d’appartenance commune et permet de surmonter les antagonismes, qui fixe le cap: qu’est ce que le Congo? Qu’est-ce que être congolais? Quelles sont ses spécificités en Afrique et dans le monde? Un gouvernement qui ne sème pas la méfiance, l’antichambre de la haîne et dont les composantes ne mettent pas leur zèle au service de la complaisance. 

Tshisekedi est une personne qui retourne le coeur lourd, mais serein, surtout la tête haute. Pour moi, cet homme dont l’action a suscité tant d’espoirs chez les congolais est aujourd’hui un homme déçu et jusqu’à un certain point insatisfait,qui a le sentiment d’un travail inachevé. Une partie qui lui est hostile (ce qui est normal et à encourager en démocratie) l’est soit par principe, soit par faiblesse et lâcheté et surtout les agendas des uns et des autres ne coïncident pas avec le sien. De nombreux congolais sont attachés à leurs privilèges, j’allais dire particicipent à des fêtes de rejouissance pendant que la maison brûle! Mais il ne faut pas oublier que le Congo a des intérêts vitaux qu’il ne saurait aliéner. 

Le Congo n’appartient pas à ceux qui sont au pouvoir maintenant, ni à ceux qui vont les remplacer, mais à tous les congolais, ceux d’aujourd’hui et de demain.Il y a là une clause de conscience! La majorité des congolais sont d’accord sur le fait que le gouvernement congolais dans sa configuration actuelle ne permet pas d’espérer qu’il peut répondre à tous les défis qui se posent au Congo: la menace de la balkanisation, la récupération du temps perdu, le rassemblement et non le ralliement des congolais, une République irréprochable, la dignité des congolais, la souveraineté nationale… 

De toute évidence, je pronostique qu’avec le retour de Tshisekedi, l’échiquier national congolais prendra une nouvelle configuration et les changements intervenus ou en cours seront de plus en plus visibles. Tout ce qui se passera désormais au Congo découlera de ce retournement. Les dirigeants des partis politiques vont se positionner à partir de cette nouvelle donne. Certains d’entre eux, pas les meilleurs nécessairement, se rangeront de son côté sans toutefois l’afficher, les autres, les opportunistes ou les chats qui mangent à tous les rateliers, attendront de voir dans quel sens souffle le vent. 

Ce dont je suis scertain c’est que même si dans des jours qui viennent il y a une éclaircie, elle sera trompeuse et annonciatrice de nouvelles nuées. C’est pourquoi avec l’Etat qu’il propose, rebati plus sur un état d’esprit que sur des slogans, l’opposition sera plus sage de jouer la carte de Tshisekedi et la jouer à fond. Avec lui à sa tête, elle peut espérer, même si cela demande beaucoup de conciliabules internes et négociations sécrètes pour préserver l’harmonie dans la maison. Mission impossible? Non. Difficile peut-être! Pourvu que Tshisekedi et l’UDPS convainquent un plus grand nombre de congolais que les problèmes du Congo ne seront pas résolus d’un coup de baguette magique, mais que la carte Tshisekedi serait une valeur ajoutée et faciliterait grandement la recherche des solutions.  Certaines personnes ont besoin des faits, des chiffres, d’arguments concrets pour être convaincues et le seul enthousiasme de la candidature de Tshisekedi ne suffira pas à remporter cette élection qui beaucoup le souhaitent soit vraiment un vote de conviction. 

Jean-Marie Dikebelayi, 
Maastricht University, 
The Netherlands ...

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